TRIBUNE. Incitation à l’achat de livres, réouverture des cinémas, soutien aux festivals… Le président des Hauts-de-France plaide pour un plan culturel d’urgence.
Par Xavier Bertrand (*)
Le président de la République a choisi d’utiliser une métaphore guerrière pour qualifier le fléau qui nous frappe. Si nous acceptons cette expression, profitons-en pour nous souvenir d’un homme d’État qui sut conduire et gagner une guerre. Alors que la Grande-Bretagne tenait tête, presque seule, à la puissance militaire nazie, Winston Churchill refusa net toute coupure dans le budget national de la culture en déclarant : « Si on ne se bat pas pour notre culture, alors pourquoi nous battons-nous ? »
Il en est de même pour nos contemporains. Si, nous, nous nous confinons depuis des semaines, si nous sacrifions une grande partie de nos activités, si le personnel hospitalier se bat, jour après jour, c’est pour sauver des vies et tout ce qui fait qu’une vie mérite d’être vécue.
Nous supportons cette épreuve parce que nous trouvons, en nous et à côté de nous, les forces nécessaires qui nous persuadent de la nécessité de ce combat. Nos familles, nos amis et nos proches nous donnent l’énergie de lutter contre le virus, mais ce qui fait le plaisir d’être français, cet art de vivre si particulier qui est le ressort de notre nation, c’est bien la culture, notre culture. Le déploiement de créativité et parfois de drôlerie qui déferle depuis des semaines sur les réseaux sociaux en est l’illustration